Et si le lien entre impact négatif sur la santé mentale et réseaux sociaux était moins évident qu’il n’y paraît (Atlantico)

C’est ce que suggèrent des recherches au long cours menées par des universitaires du Nouveau Mexique et de Californie sur des populations amazoniennes de Bolivie.

Atlantico : Vous êtes le co-directeur du Tsimane Health and Life History Project. Qu'est-ce qui est si spécial chez les Chimane, un peuple isolé vivant en Bolivie entre les Andes et la forêt amazonienne, et pourquoi sont-ils si observés par les anthropologues et les scientifiques ?

Jonathan Stieglitz : Les Chimane vivent largement à l'écart des influences sociales et politiques plus larges. Le gouvernement bolivien ne leur fournit pas beaucoup de services. Ils vivent dans des villages très éloignés. Ils ont fui les missionnaires lorsqu'ils ont essayé de les convertir. Mais ils ne sont pas complètement isolés. Mais c'est pour cela que les anthropologues s'intéressent à eux. Cela permet d'étudier comment les humains vivent dans des conditions très différentes de nos situations modernes. C'est une fenêtre sur l'étude du comportement humain, de la santé et de la psychologie dans des conditions différentes.

Ils sont également très intéressants pour étudier le processus de vieillissement, car ils sont assez nombreux (environ 17 000 personnes) pour avoir à la fois des jeunes et des vieux à étudier, en nombre suffisant. Nous étudions leur vieillissement et leur santé depuis quelques décennies maintenant et certains résultats sont remarquables, comme leur bonne santé à certains égards. Leur santé cardio-métabolique est très bonne. Cela prouve que nous ne sommes pas obligés de souffrir de nombreuses maladies. Nous pouvons les éviter en modifiant peut-être notre comportement : plus d'activité, moins de graisses dans notre alimentation, etc.

Les Chimane nous permettent également de mieux comprendre comment les influences du marché se répercutent sur plusieurs résultats : biologiques, sanitaires, psychologiques et comportementaux.

[...]

Article paru sur Atlantico, le 18 avril 2022. Lire la suite de l'interview sur le site Atlantico