Psychologie

Présentation

Depuis quelques années, les économistes manifestent un intérêt croissant pour les recherches en psychologie, un outil qui leur permet d’expliquer les comportements en apparence « irrationnels » des agents économiques et de comprendre pourquoi les prévisions des modèles économiques classiques ne sont pas toujours satisfaisantes. L’économie expérimentale et l’économie comportementale se basent toutes deux sur des méthodes et des résultats issus du domaine de la psychologie. En parallèle, les psychologues abordent de nombreux sujets sur lesquels les économistes travaillent depuis plusieurs années, et commencent à utiliser les jeux et les paradigmes développés dans le cadre des recherches en économie.

 

La communication entre ces deux disciplines n’est pourtant pas toujours facile, en raison des différences d’objectifs, de méthodes et de « langage » scientifique. Le programme de Psychologie de l’IAST a pour ambition d’encourager de véritables collaborations interdisciplinaires entre la psychologie et l’économie, mais aussi d’autres sciences sociales.

 

Ce programme couvre plusieurs sujets :

 

Confiance et interactions sociales entre les agents économiques : L’importance de la notion de confiance dans le cadre des interactions économiques est indiscutable. Mais les facteurs qui nous poussent à faire confiance à notre prochain sont loin d’être évidents. Les psychologues se sont penchés sur la question afin d’analyser l’importance du rôle que jouent les stimuli visuels et les émotions dans le cadre des interactions sociales. De manière générale, les expériences économiques servent à étudier les interactions anonymes, mais contrôlent les incitations monétaires. Combiner ces deux approches nous permettra de mieux comprendre la notion de confiance dans le monde réel.

 

Contribution aux biens publics : L’un des sujets les plus vastes et les plus importants de l’économie concerne les situations dans lesquelles les intérêts d’un individu nuisent à ceux du groupe. La surpêche, l’émission de gaz à effet de serre et la protection des forêts tropicales, pour ne citer qu’eux. Dans ces situations, chaque agent économique, à l’échelle individuelle, préfère se montrer égoïste (pêcher le plus possible, prendre l’avion et acheter du bois exotique), et laisser la communauté en payer le prix. La psychologie nous aide à comprendre ces problématiques en déterminant le rôle joué par la réputation, les émotions, l’image sociale et les comportements collectifs.

 

Groupes et familles : Nombreuses interactions économiques revêtent une dimension collective, et pourtant, nous ne maîtrisons pas encore tout à fait la dynamique derrière les décisions prises par un groupe, une équipe ou une famille. Les connaissances psychologiques liées à cette dynamique, combinées aux modèles très élaborés des économistes, peuvent nous aider à mieux comprendre ces situations.

 

Marchés et individus : Comment expliquer que des bulles continuent d’apparaître dans les marchés financiers, alors même que les traders devraient avoir appris à reconnaître ce phénomène ? De quelle manière la recherche rationnelle du profit, la naïveté de certains investisseurs, les émotions et la pression des pairs interagissent-elles ? Quels facteurs doivent être ajoutés aux modèles économiques pour améliorer les prédictions ? Ce ne sont là que quelques exemples des questions liées à la finance comportementale pouvant être appréhendées sous un angle psychologique.